Sans gouvernance, la prospection mène droit à l’épuisement

2025-09-28 11:31 AM - Par Jason Savage

Pourquoi l’énergie se perd sans cadre

Dans beaucoup de PME manufacturières, la prospection occupe une grande partie du temps et des ressources. Pourtant, malgré tous ces efforts, les résultats ne suivent pas toujours. Ce n’est pas une question de motivation ou de talent, mais de structure. Sans cadre clair, la prospection devient un exercice énergivore qui finit par décourager les équipes.


Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 9 vendeurs sur 10 rapportent un niveau élevé de stress ou d’épuisement. Et selon une analyse de HubSpot, les représentants passent seulement 28 % de leur temps à réellement vendre ; le reste se perd en tâches administratives et démarches dispersées (HubSpot Research, 2024). Quand l’effort se dilue ainsi, l’épuisement devient inévitable.


L’absence d’objectifs : beaucoup de mouvement, peu de progrès

Un des grands pièges, c’est de lancer des démarches de prospection sans objectifs précis. C’est avancer, mais sans savoir vers quoi. Le représentant multiplie les appels, les courriels, les visites, mais rien ne relie ses actions à une cible mesurable.


Prenons un exemple : une équipe revient d’un salon avec 100 contacts. Sans plan clair, quelques suivis se font ici et là, puis l’attention se déplace ailleurs. La majorité des contacts finissent oubliés. C’est de l’énergie perdue. À l’inverse, si le plan stipule : « Inscrire tous les contacts dans le CRM dans la semaine, prioriser par secteur et faire 5 relances en 30 jours », la dynamique change. Tout le monde sait quoi faire, quand le faire, et comment juger si ça progresse.


Le suivi : le maillon faible de la prospection

Un autre facteur d’épuisement, c’est le manque de rigueur dans le suivi. La majorité des ventes nécessitent plusieurs relances : 80 % demandent au moins cinq suivis, et pourtant, près de la moitié des vendeurs abandonnent après une seule tentative (Martal, 2025). Ce n’est pas de la paresse, c’est un manque de cadre.


Sans un processus qui impose une cadence, l’instinct est de passer trop vite au prochain nom de la liste. Pourtant, la persévérance fait toute la différence : un prospect qui reçoit cinq relances structurées dans un court délai a beaucoup plus de chances de se convertir. L’énergie dépensée reste la même, mais elle est concentrée là où elle compte.


Processus structuré : le moteur invisible de la croissance

Plusieurs études récentes démontrent que la mise en place d’un processus de vente structuré et appuyé par un CRM a un impact direct sur la performance. Par exemple, selon Nutshell (2025), les entreprises qui adoptent un CRM voient en moyenne une hausse de 29 % de leurs ventes et une nette amélioration de la productivité de leurs équipes (Nutshell).


Ce que ça change, ce n’est pas seulement les résultats financiers. C’est aussi la clarté. Avec un entonnoir de ventes bien balisé, chaque étape devient visible : combien de nouveaux contacts, combien de suivis, combien d’opportunités réelles, combien de propositions envoyées. On peut corriger, améliorer, ajuster. Le travail cesse d’être une série d’actions isolées et devient un flux maîtrisé.


Objectifs SMART : viser haut mais rester réaliste

Pour donner un cap, la méthode SMART reste un outil éprouvé :

    • Spécifique
    • Mesurable
    • Ambitieux
    • Réaliste
    • Temporel

Un objectif doit inspirer tout en restant atteignable. Par exemple : « Chaque représentant génère huit nouveaux contacts qualifiés dans le secteur manufacturier et effectue cinq relances sur 30 jours par contact. » C’est concret, mesurable et relié au temps. C’est aussi assez ambitieux pour pousser l’équipe à se dépasser, sans tomber dans l’irréalisable.


Quantité et qualité : trouver le bon équilibre

On entend souvent : « mieux vaut la qualité que la quantité ». C’est vrai… en partie seulement. La prospection reste un jeu de chiffres. Trop peu de volume, même ciblé, limite les occasions. Trop de volume sans tri, et c’est l’énergie qui s’évapore. La clé, c’est le point d’équilibre : assez de quantité pour alimenter l’entonnoir, assez de qualité pour que ces contacts mènent à des ventes concrètes.


La gouvernance permet de définir ce mix. Elle évite à l’équipe de courir après tout le monde, mais aussi de s’endormir en croyant que quelques bons prospects suffisent. C’est ce dosage qui assure la constance et protège de l’épuisement.


Ce qui change avec un cadre clair

Dans les entreprises que j’accompagne, je vois la différence nette entre celles qui structurent leur prospection et celles qui improvisent. Avec un cadre, la fatigue baisse parce que chaque action a un sens. Les conversions augmentent, car les suivis sont systématiques. Et surtout, la confiance de l’équipe grandit : les vendeurs savent où ils s’en vont, voient les résultats de leurs efforts et sentent que leur travail mène quelque part.


Ce n’est pas la microgestion, c’est l’assurance que l’énergie investie produit un retour. Le cadre agit comme un filet de sécurité. Il garde l’équipe sur la bonne voie et transforme la prospection d’une corvée en un levier stratégique.


Conclusion : transformer l’énergie en résultats

Prospecter sans cadre clair, c’est inévitablement courir à vide. Mettre en place quelques règles simples — des objectifs SMART bien définis, une cadence de suivi cohérente comme cinq relances en 30 jours, et un outil qui garde tout le monde aligné — change complètement la donne. L’énergie investie ne se disperse plus, elle se transforme en progression visible dans l’entonnoir de ventes.


Pour une PME, ce n’est pas une question de travailler plus, mais de travailler de façon plus ciblée et plus cohérente. La gouvernance, loin d’alourdir le travail, devient ce qui rend la prospection soutenable, motivante et surtout payante.


Et si ces réflexions résonnent avec ce que vous vivez au quotidien, je vous invite simplement à rester à l’affût de mes prochains billets. On poursuit la conversation ensemble, une idée à la fois.


Jason Savage

Jason Savage