Dans une PME manufacturière, il est fréquent de voir les ventes et le marketing fonctionner comme deux mondes séparés. Parfois, il n’y a même pas de véritable département marketing : on s’appuie sur quelques initiatives ponctuelles, ou sur des firmes externes qui conseillent sans vraiment comprendre la réalité de terrain. Résultat : les représentants des ventes poussent d’un côté, le marketing tire de l’autre, et la croissance plafonne. Ce n’est pas qu’il manque de clients potentiels. C’est plutôt que vos efforts sont mal coordonnés et que vos messages se perdent en chemin.
La bonne nouvelle : il est possible de corriger la situation. Mais cela exige d’abord de reconnaître que séparer ventes et marketing est une erreur stratégique qui coûte cher, surtout dans le secteur manufacturier (B2B).
Le coût invisible des silos
Séparer les fonctions de vente et de marketing, c’est créer des trous dans la passoire. Des études récentes montrent que les organisations qui n’arrivent pas à aligner ces deux fonctions gaspillent une énorme partie de leurs efforts : une majorité des leads générés ne sont jamais suivis sérieusement, et une bonne portion du contenu produit reste inutilisé.
À l’inverse, les entreprises qui réussissent à rapprocher ventes et marketing voient leurs revenus grimper plus rapidement, retiennent mieux leurs clients et ferment plus de contrats. C’est simple : quand les représentants des ventes et ceux qui créent vos messages partagent la même vision, tout le monde rame dans la même direction, et ça se reflète directement dans la performance. (Source : SuperOffice)
Le cas particulier des PME manufacturières
Dans le monde manufacturier, l’écart est encore plus marqué. Le Content Marketing Institute a publié un rapport en 2025 qui montre que près de la moitié des marketeurs industriels reconnaissent que leur contenu n’est pas aligné avec le parcours client.
Cela veut dire quoi concrètement ? Que beaucoup d’entreprises produisent des brochures, des posts LinkedIn ou des vidéos qui ne répondent pas aux vraies questions des acheteurs. Et quand ces outils sont remis entre les mains des représentants des ventes, ils ne font pas avancer les discussions. Résultat : perte de temps, frustration et occasions manquées. (Source : Winbound)
Pourquoi ces silos persistent
Il y a plusieurs raisons simples :
- Des objectifs différents. Le marketing, quand il existe, vise souvent la visibilité ou le volume de leads. Les représentants des ventes, eux, veulent des contacts sérieux, prêts à acheter. Sans dialogue, les deux visions ne se rencontrent pas.
- Des conseils externes mal adaptés. Trop souvent, les PME manufacturières reçoivent du marketing clé en main qui n’a rien à voir avec leur réalité. Des campagnes génériques qui ne parlent pas aux clients industriels, et que les représentants ne peuvent pas utiliser.
- Des outils déconnectés. Le CRM des ventes n’est pas relié aux initiatives marketing, ou bien les données sont mal suivies. Résultat : pas de vue d’ensemble du parcours client.
- Pas de définition commune d’un “bon prospect”. Marketing considère qu’un contact qui a téléchargé une brochure est un lead. Le représentant des ventes, lui, sait que la vraie question, c’est : a-t-il un budget, un projet et un besoin réel ? Sans définition partagée, beaucoup de leads sont abandonnés.
Comment réaligner ventes et marketing
Pour une PME manufacturière, l’objectif n’est pas de bâtir un gros département marketing. L’objectif est de mieux faire travailler ensemble vos représentants des ventes et les personnes qui produisent vos messages ou qui gèrent votre visibilité. Voici quelques pistes concrètes.
Fixer des objectifs communs
Au lieu de mesurer séparément le volume de leads pour le marketing et le nombre de contrats signés pour les ventes, définissez des cibles partagées : combien de nouveaux clients avons-nous gagné ? Quel chiffre d’affaires avons-nous généré grâce à nos efforts combinés ? Établissez aussi un accord de niveau de service (service level agreement - SLA) clair : par exemple, chaque lead sérieux doit être contacté dans les 48 heures, et chaque représentant doit donner un retour sur la qualité du lead.
Créer une boucle de communication simple
Mettez en place une rencontre courte chaque semaine où les représentants partagent ce qu’ils entendent du marché, et où ceux qui gèrent le marketing ajustent leurs messages en conséquence. Pas besoin de grandes présentations : un tableau partagé avec trois colonnes (ce qui marche, ce qui ne marche pas, ce qu’on teste la semaine prochaine) suffit.
Utiliser les bons outils, mais surtout les utiliser ensemble
Votre CRM doit devenir l’outil central. Chaque interaction avec un client potentiel doit être notée et accessible. Si quelqu’un télécharge un guide technique, le représentant doit le savoir avant son appel. Si un représentant ferme une vente grâce à une étude de cas, marketing doit le savoir pour en produire d’autres.
Produire des contenus qui servent vraiment la vente
Oubliez les campagnes génériques. Travaillez avec vos représentants pour identifier les trois questions que vos clients posent toujours avant d’acheter. Créez du contenu qui répond directement à ces questions. Quand le représentant glisse ce contenu dans une conversation, le prospect se sent compris et avance plus vite vers la décision.
Instaurer une culture du “nous”
Arrêtez de voir ventes et marketing comme deux départements. Dans une PME manufacturière, ce sont deux facettes de la même équipe : celle qui génère des revenus. Célébrez ensemble les réussites : quand un contenu bien pensé aide un représentant à signer un gros contrat, soulignez-le publiquement. Ça envoie un message clair : le succès est collectif.
Conclusion
Dans une PME manufacturière, séparer ventes et marketing revient à se tirer une balle dans le pied. Non seulement ça gaspille des ressources, mais ça ralentit directement votre croissance. Les preuves sont là : les entreprises alignées génèrent plus de revenus, retiennent mieux leurs clients et concluent plus de ventes.

